Jean Sarocchi

Jean Sarocchi

Catégorie: Colloques

Trois essais sur Camus

Trois essais sur Camus, par Jean Sarocchi

Année 2013. Centenaire de la naissance d’Albert Camus. Déferlante de colloques, interviews, articles, livres, recensions, émissions télévisées ou radiophoniques. Toulouse où je réside ne manque pas d’apporter son jet à ce flux d’hommages. Je ris encore d’avoir été l’heureuse victime à la Médiathèque José Cabanis d’un « sufoco » (ce mot du patois oranais se rencontre dans les Carnets), victime heureuse, dis-je, parce que ce samedi de février où j’y fus exclu d’une table ronde et prié de m’asseoir parmi les auditeurs il faisait tiède et beau, quel plaisir ce fut de quitter en catimini cet amphi sans fenêtres, d’ôter sitôt dehors la courageuse cravate dont je m’étais adorné cependant que mes concitoyens, actifs ou passifs, se condamnaient à broyer du noir sous un éclairage funèbre.

J’eus cependant l’occasion, en cette année 2013, de parler de Camus dans trois colloques, deux fois, à Nice puis Marseille à l’invitation de Jean-François Mattéi, une autre fois sur ma demande, bien accueillie par Fernando Gomes, à Evora. Soucieux de m’épargner les stéréotypes ordinaires, donc les redites, je décidai de confronter Camus à des penseurs avec lesquels il avait été de mèche ou avait eu maille à partir et avec lesquels sa relation ne me paraissait pas suffisamment élucidée. Nietzsche ? Le sujet du colloque étant « l’aurore » il me parut intéressant – et c’était, je crois, original – de considérer l’œuvre de Camus en référence à Aurore –Morgenröte – et par-delà cet ouvrage à l’aurore nietzschéenne. Le sujet de Marseille – « l’absurde, la révolte, l’amour » – m’engagea, au prix d’un zeste d’effronterie, à un retournement critique : « ni absurde, ni révolte, ni amour », pour lequel je me ménageai le concours de Plotin que Camus avait étudié pour son Diplôme d’études supérieures. Et comme mon intérêt pour Plotin ne se refroidissait pas, l’automne venu je résolus de poursuivre en Lusitanie ma réflexion phocéenne et d’insister à nouveaux frais sur l’allergie de Camus, mitigée d’une réelle attirance, au philosophe alexandrin.

Ces trois petits essais marqués du même millésime ont mûri dans le même climat intellectuel et sur la même ramille d’ironie. Je peux les rassembler en faisceau. Que le lecteur ne s’étonne pas de voir Nietzsche et Plotin, par le biais de Camus, entés sur la même souche. Il faudrait n’avoir de l’auteur d’Aurore qu’une vue bien superficielle pour ne pas avoir découvert dans son œuvre un frémissement religieux et mystique.

Vous pouvez le télécharger pour le lire à votre convenance en cliquant sur ce lien: Trois essais sur Camus en 2013

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Jean Sarocchi aux Lectures Interdisciplinaires à Evora

Jean Sarocchi va participer au Colloque International «Centenaire Albert Camus – Lectures interdisciplinaires » qui aura lieu du 07 au 09 novembre, à l’Université de Évora (Portugal), organisé par le Département de Linguistique et Littératures de l’École de Sciences Sociales (Université de Évora) en partenariat avec le centre de recherches CEL (Centro de Estudos em Letras) et l’APEF (Associação Portuguesa de Estudos Franceses).

Jean Sarocchi aura l’occasion d’y intervenir et de présenter une communication intitulée « Camus anti-Plotin ».

Pour en savoir plus, vous trouverez sur la toile :
. la description du colloque (en Portugais) sur le site de l’Université d’Evora: http://www.dll.uevora.pt/informacoes/eventos/(item)/6968
. l’appel à communication du colloque (en Français): http://calenda.org/248662?lang=fr
. un résumé des thèmes abordés pendant ces 3 jours: http://www.etudes-camusiennes.fr/wordpress/2013/04/17/970/

Affiche du colloque "Lectures Interdisciplinaires" organisé dans le cadre du centenaire Camus par l'université d'Evora (Portugal) du 7 au 9 novembre 2013.

Affiche du colloque « Lectures Interdisciplinaires » organisé dans le cadre du centenaire Camus par l’université d’Evora (Portugal) du 7 au 9 novembre 2013.