Jean Sarocchi

Jean Sarocchi

Mois : novembre, 2013

Traduire le haiku ?

Traduire le haiku ?, par Jean Sarocchi

Article publié en 1997 dans le n°1 de la revue Daruma, éd. Ph. Picquier

Les ouvrages de R. H. Blyth, en imposant en Occident une interprétation religieuse du haiku, ont-ils agi comme un opium ?

Bien que la plupart des traductions paraissent intrinsèquement médiocres, nos écrivains, nos penseurs, ont fondé sur elles d’impressionnantes exégèses pour rendre un culte à une religion qui témoigne davantage de charité envers les mouches et les épouvantails qu’elle ne s’engage dans le destin des hommes – orphelins ou prostituées.

Mais, dans le haiku, le commentaire – la lecture de tout ce qui reste entre les mots – n’est-il pas plus important que le texte lui-même ? Alors, la trahison plutôt que la traduction, l’homme Bashô plutôt que le poète ; et, plus que la littérature, la vie, c’est-à- dire, sous la légèreté du badinage où se joue l’étymologie d’un genre sans doute mineur (?), mimer peu à peu, dans cette pensée du corps où devrait se retrouver toute poésie, l’instant éternel de sa mort.

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Carnets 2011

Carnets 2011, par Jean Sarocchi

Mon année 2011 n’est pas un grand cru. Aucune autre, sortie de mes chais, ne le serait. On peut m’infliger le mot cinglant du comte d’Argenson à l’abbé Desfontaines, auteur d’un méchant libelle –« Mais, monseigneur », pleurniche celui-ci, « il faut bien que je vive – Je n’en vois pas la nécessité », rétorque le comte.

J’aurais du mal à vivre sans écrire, mais je ne saurais que répondre à qui me susurrerait qu’il n’y a aucune nécessité de charger un « site », puisque j’en ai un, de ces déjections déposées au long des jours au gré de l’humeur dans de successifs petits carnets d’où il eût été décent de ne pas les extraire.

Ce qui me rassure, m’excuse, c’est que le même mot cruel se justifierait pour une infinité de productions littéraires et para-littéraires. Si je me compare à mon grand cousin Paul Valéry et à ses tâtons du matin, comme il disait, qui ont constitué au fil des ans une Somme monumentale de réflexions et de notations étincelantes, je sens qu’à l’évidence il n’est rien de ce que je produise qui ne soit superfétatoire tant c’est approximatif et charbonné. Mais en Paul Valéry je considère une étoile alpha de la littérature. Il existe des milliards d’étoiles naines, dont on peut se passer mais dont le très faible éclat, invisibles qu’elles sont à la plupart des yeux, n’importune pas la pensée universelle et contribue au peuplement abrahamique du ciel.

A mesure que je relisais mes Carnets 2011 j’étais saisi de stupeur devant la médiocrité ou même la vulgarité de presque tout ce qui s’y trouve accueilli. J’avais, un temps, conçu le projet de réagir à l’actualité dont le crachouillis matinal d’un petit poste me donnait quelques brimborions assortis des commentaires le plus souvent tendancieux et assez souvent calamiteux d’une médiacratie vendue aux marchands d’Opinion. De ce projet, bientôt abandonné, subsistent dans ces Carnets des notations grinçantes, quelquefois hargneuses, qui ne me font pas honneur. N’est pas Philippe Muray ou Philippe Meyer qui veut. « Un éreintage manqué », écrivait Baudelaire, « est un accident déplorable ; c’est une flèche qui se retourne ». Je n’ai donc ici retenu que la quintessence, si c’en est une, de ma piquette.

Que reste-t-il donc ? Des poèmes, des aphorismes, des citations, des jeux de mots, « en vrac » (c’est un titre de Reverdy). Comme une petite comédie de l’intellect à mille et un actes divers. Imaginez une consécution capricieuse de minuscules giboulées.

Une année d’instantanés.

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Jean Sarocchi aux Lectures Interdisciplinaires à Evora

Jean Sarocchi va participer au Colloque International «Centenaire Albert Camus – Lectures interdisciplinaires » qui aura lieu du 07 au 09 novembre, à l’Université de Évora (Portugal), organisé par le Département de Linguistique et Littératures de l’École de Sciences Sociales (Université de Évora) en partenariat avec le centre de recherches CEL (Centro de Estudos em Letras) et l’APEF (Associação Portuguesa de Estudos Franceses).

Jean Sarocchi aura l’occasion d’y intervenir et de présenter une communication intitulée « Camus anti-Plotin ».

Pour en savoir plus, vous trouverez sur la toile :
. la description du colloque (en Portugais) sur le site de l’Université d’Evora: http://www.dll.uevora.pt/informacoes/eventos/(item)/6968
. l’appel à communication du colloque (en Français): http://calenda.org/248662?lang=fr
. un résumé des thèmes abordés pendant ces 3 jours: http://www.etudes-camusiennes.fr/wordpress/2013/04/17/970/

Affiche du colloque "Lectures Interdisciplinaires" organisé dans le cadre du centenaire Camus par l'université d'Evora (Portugal) du 7 au 9 novembre 2013.

Affiche du colloque « Lectures Interdisciplinaires » organisé dans le cadre du centenaire Camus par l’université d’Evora (Portugal) du 7 au 9 novembre 2013.