Traduire le haiku ?
Traduire le haiku ?, par Jean Sarocchi
Article publié en 1997 dans le n°1 de la revue Daruma, éd. Ph. Picquier
Les ouvrages de R. H. Blyth, en imposant en Occident une interprétation religieuse du haiku, ont-ils agi comme un opium ?
Bien que la plupart des traductions paraissent intrinsèquement médiocres, nos écrivains, nos penseurs, ont fondé sur elles d’impressionnantes exégèses pour rendre un culte à une religion qui témoigne davantage de charité envers les mouches et les épouvantails qu’elle ne s’engage dans le destin des hommes – orphelins ou prostituées.
Mais, dans le haiku, le commentaire – la lecture de tout ce qui reste entre les mots – n’est-il pas plus important que le texte lui-même ? Alors, la trahison plutôt que la traduction, l’homme Bashô plutôt que le poète ; et, plus que la littérature, la vie, c’est-à- dire, sous la légèreté du badinage où se joue l’étymologie d’un genre sans doute mineur (?), mimer peu à peu, dans cette pensée du corps où devrait se retrouver toute poésie, l’instant éternel de sa mort.
Vous pouvez le télécharger pour le lire à votre convenance en cliquant sur ce lien: Traduire le haiku
Cette oeuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Paternité – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 2.0 France.